Merveilleuse peintre animalier, n'avait que 56 ans, lorsqu'elle s'est envolée pour le paradis des artistes.
Après des études aux Arts Décoratifs de Bruxelles et à l'Art Graphique de Paris, elle vécu quelques années chez son frère au Burundi; fit quelques voyages au Kenya, pays dans lesquels les animaux sauvages devinrent ses modèles favoris.
Revenue en Belgique, elle était heureuse dans sa fermette vieille de plusieurs centaines d'années, au milieu des bois, accompagnée de son mari, et entourée de son cheval, son chien, son chat et ses oiseaux.
Elle travaillait des techniques peu connues en Europe, comme le Schratchboard (grattage) permettant un effet de relief aux poils, ou de détailler les plumes, les lames et duvets, en employant des encres de couleur ou des acryliques.
Le croquis débutait toujours par les yeux, partie la plus difficile à réaliser. Les sujets préférés de Anne étaient les tigres, les oiseaux et les animaux d'Afrique.
Attentive, furtive parfois, Anne Bonnevie a observé les décors de campagne et de brousse, sur les traces de l'animal. Puis, de retour en son atelier, elle a fouillé sa mémoire pour retrouver leurs images.
Lentement, par une obstination inquiète, un oeil a surgi de son dessin. Coulé d'encre, il est devenu regard, petit oiseau, chat, rapace, tigre ou lion féroce. Parfois une branche a fleuri non loin de là, un ciel s'est dessiné et l'animal impassible a partagé ses couleurs.
Dans son jardin de papier, les oiseaux et les fauves ne craignent pas l'humain et l'inquiétude sauvage de l'animal a reçu de l'artiste un écrin de velours pour séduire le regard.
Anne Bonnevie
Peintre Animalier
Bessemhoefweg 1
3150 Haacht - Belgium
Tel & Fax : 32-16.60.11.78
anne.bonnevie@skynet.be
Capable de trévailler avec une précision extrème. Comme vous pouvez le voir sur l'agrandissement de la patte d'un de ces tableaux.
La carte à gratter (en anglais scratchboard ou scraperboard ) est un support pour des travaux de dessin , constitué d'un carton ou d'un panneau de fibres de bois, sur lequel est déposée une couche de matière minérale blanche. Cette surface lissée peut être utilisée telle quelle, ou être recouverte uniformément à son tour d'une encre noire. Le grattage de cette surface avec un instrument adéquat permet de révéler le blanc sous-jacent et donc de dessiner en blanc sur noir, selon des techniques qui s'apparentent visuellement à la gravure en taille d'épargne. Les techniques elles-mêmes sont différentes de celles de la gravure, car l'épaisseur de la couche à gratter étant infîme, on n'a pas à entailler profondément la matière comme dans la gravure sur bois. On peut préférer partir de la carte à gratter blanche, et faire soi-même la couche supérieure noire par les moyens que l'on trouve soi-même les plus appropriés, ou bien ne noircir que les parties du dessin qui doivent être travaillées, voire réaliser un dessin de manière traditionnelle et n'utiliser la faculté de grattage que pour affiner certains détails. On peut également travailler la carte à gratter en couleurs.
Du fait de la raréfaction dans l'utilisation professionnelle de la carte à gratter, de nombreux fabricants ont disparu, notamment en France, où elle est surtout connue actuellement comme activité de loisirs pour les amateurs et les enfants.
On appelle carte à gratter la technique employée pour dessiner sur ce support.
Le dessin par grattage est connu depuis la plus haute antiquité. Le graffiti donnera au XVIe siècle, en Italie, le « sgraffito », technique de décoration murale : le mur est enduit de plâtre noirci au charbon de bois, puis recouvert d'une fine couche de plâtre blanc. Il suffit de gratter la seconde couche pour faire apparaître la première et obtenir un dessin noir sur blanc. Le principe même de la gravure sur bois équivaut à la même chose, sauf qu'un trait gravé apparaîtra en blanc sur fond noir. La carte à gratter véritable est inventée à partir du moment où les graveurs ne suffisent plus à assurer la demande croissante d'illustrations, et où les techniques de reproduction photographique ne sont pas encore au point. Le Parisien Gillot invente à la fin du XIXe siècle le cliché typographique : on peut désormais reproduire un document au trait , c'est-à-dire sans nuances intermédiaires. C'est au dessinateur qu'il incombe de rendre ces nuances, avec ses moyens, hachures et pointillés. On attribue l'invention de la carte à gratter au lithographe autrichien Karl Angerer, vers 1864 ou 1865, mais aussi à Gillot, aux frères Treves de Milan ou à l'imprimeur Charles J. Ross, de Philadelphie.
La carte à gratter est constituée d'une base de carton, ou pour certaines d'un panneau de fibres de bois (isorel) plus rigide. On y dépose en couches successives une pâte formée de kaolin ou de craie , de glycérine, de gélatine et d'eau. Puis la carte est laminée sous une forte pression pour présenter une surface très lisse. Pour la carte noire, on ajoute une couche d'encre de Chine noire. Pour le grattage, la gamme des outils est très large et chaque artiste trouve ses propres instruments. On utilise généralement :
Pour le travail sur la carte blanche, tous les outils sont possibles : pinceau, plume, stylo, tire-ligne, mais aussi les crayons à mine de plomb, les crayons de couleur, les encres de couleur, etc. Pour tracer des hachures parallèles, on peut s'aider d'un hachurateur (instrument constitué par une règle qui se déplace d'une valeur donnée en appuyant sur un bouton).
On peut, en fonction du résultat souhaité, préparer la carte, soit pour la lisser au maximum, soit au contraire lui donner une matière plus rugueuse en y passant du papier de verre.
La carte à gratter a connu un grand développement dans la première moitié du XXe siècle, principalement dans le domaine de la presse et de la publicité. La qualité de l'impression et des papiers, surtout dans la presse quotidienne et hebdomadaire, n'était pas d'une grande qualité, et la reproduction de photographies par similigravure à ses débuts impliquait un manque de finesse et de contraste, une trame grossière. La publicité exigeant de montrer des images de produits attrayantes et lisibles, on fit appel à des illustrateurs pour traduire des photographies dans un style qui permette à la fois le réalisme et un bon rendu en impression. Les illustrateurs utilisèrent donc la carte à gratter, pour sa souplesse d'utilisation : grande finesse du trait, vision directe, et possibilité de retoucher (il suffit de renoircir la partie à corriger), ce que ne permet pas la gravure. Le rendu était particulièrement efficace dans les produits de luxe, parfums, montres, automobiles, mais ce genre de travail était utilisé dans tous les domaines. Les spécialistes de la carte à gratter étant pour beaucoup britanniques ou anglo-saxons, cette technique fut appelée en France le trait anglais . Le terme « trait » en imprimerie désigne tout ce qui s'imprime en une couleur en aplat, sans nuance ni dégradé. Les dégradés et les « gris » sont obtenus visuellement par des hachures, parallèles plus ou moins fines et distantes pour les tons clairs, épaisses et rapprochées pour les tons foncés, ou des jeux de points plus ou moins denses.
Par ses qualités de finesse et de contraste, la carte à gratter permet de faire des documents parfaits pour la reproduction en photogravure et pour l'impression. Elle s'est imposée dans les domaines de la presse et de l'édition. Elle a été un support privilégié pour l'illustration. Elle l'est toujours, en particulier pour l'illustration scientifique qui demande une grande précision. On l'utilise aussi avec du crayon à mine de plomb, qui permet d'obtenir des gris extrêmement nuancés, ce qui est exactement à l'opposé du dessin « au trait » : ce qui démontre la versatilité de ce support. Enfin de nombreux illustrateurs l'emploient toujours comme base d'un dessin qui est ensuite retravaillé numériquement, avec des logiciels de dessin comme Photoshop .
Mais relativement peu d'artistes l'ont utilisée comme support pour des œuvres d'art uniques. Toutefois, la carte à gratter a été redécouverte dans une époque récente, et certains artistes en tirent des partis nouveaux, retrouvant la liberté du geste, des mises en couleurs à l'encre, à l' aquarelle ou aux peintures acryliques , et des manières de l'utiliser totalement différentes.